Pourquoi améliorer la qualité de l’eau potable ?

En Île-de-France, des micropolluants et des micro-organismes pathogènes sont présents dans les eaux de surface. Cette problématique concerne tous les producteurs d’eau potable qui utilisent ces ressources, et particulièrement le SEDIF qui prélève dans la Seine, la Marne et l’Oise 97 % de l’eau brute nécessaire pour produire l’eau potable répondant aux besoins de ses 4 millions d’usagers.

Les trois usines principales du SEDIF, implantées en Île-de-France, utilisent comme ressource la Seine à Choisy-le-Roi, la Marne à Neuilly-sur-Marne, et l’Oise à Méry-sur-Oise, pour produire quotidiennement 775 millions de litres d’eau potable environ, soit l’équivalent de 300 piscines olympiques. Elles sont donc vulnérables à toutes les sources de pollution (industrielles, agricoles, domestiques, accidentelles…) émises sur les bassins-versants de ces cours d’eau.

Les filières actuelles de traitement des usines de Choisy-le-Roi, de Neuilly-sur-Marne et de Méry-sur-Oise, pourtant complètes pour répondre aux obligations réglementaires, ne peuvent retenir certains pesticides et leurs métabolites, que les progrès des connaissances scientifiques mettent à jour. Les récents débats autour des « polluants éternels » (les PFAS, substances per- et polyfluoroalkylées), en sont une illustration supplémentaire.

Compte tenu des incertitudes persistantes sur les effets de la combinaison simultanée de certains micropolluants sur la santé (« effet cocktail ») ; le SEDIF considère qu’il doit agir en vertu du principe de précaution (quand les effets ne sont pas connus) ou du principe de prévention (quand les effets sont connus) consacrés par la Constitution. Au travers de son projet, et dans la continuité de l’installation des membranes de nanofiltration de Méry-sur-Oise en 1999, le SEDIF vise à sécuriser l’alimentation en eau potable de 4 millions d’habitants pour les 30 prochaines années.

Le projet repose sur trois piliers :

Retirer un maximum de micropolluants de l’eau distribuées (pesticides et leurs métabolites, PFAS, résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, etc.), détectés en infimes quantités, mais dont les effets restent mal appréhendés quand ces molécules se retrouvent mélangées (« effet cocktail »).

Respecter constamment la réglementation et anticiper les évolutions de la liste de vigilance des micropolluants (créées par l’arrêté du 30 décembre 2022 relatif à la qualité de l’eau potable).

S’affranchir des risques de formation de sous-produits de chloration, dont les trihalométhanes (THM) suspectés d’être cancérigènes, en réduisant le taux de chlore, voire en s’en passant, grâce à un meilleur abattement de la matière organique.

Réduire la dureté pour diminuer la consommation de produits d’entretien par les usagers.

Améliorer la qualité et le goût de l’eau produite pour inciter les usagers à abandonner la consommation d’eau en bouteille pour aller vers l’eau du robinet, produite localement et sans déchets plastiques.

Distribuer une eau moins calcaire pour permettre une réduction de la consommation d’énergie à l’échelle du territoire du SEDIF.

Limiter l’entartrage pour allonger la durée de vie des appareils électroménagers et permettre de faire gagner du pouvoir d’achat aux Franciliens.