Contributions et réponses apportées

Quel procédé sera utilisé pour la récupération du phosphore issu du traitement des membranes ? Ce procédé aura-t-il un effet sur les micropolluants ? Ou bien l’abattement de ceux-ci sera uniquement dû à la clarification et au traitement par le charbon actif ?

Le procédé qui sera utilisé pour le traitement des refus membranaires est un procédé physico-chimique de décantation lamellaire. 

Il n’aura pas d’effet significatif sur les micropolluants contenus dans les refus membranaires mais sera particulièrement efficace pour traiter le phosphore.

Il est cependant important de préciser qu’une partie des micropolluants prélevés dans le cours d’eau sont déjà correctement traités sur la filière de traitement existante de l’usine. Ainsi, par exemple, la chloridazone (pesticide) et ses métabolites présents initialement la ressource ne sont pas contenus dans les refus membranaires. C’est la pertinence d’utiliser la filtration membranaire comme technique d’affinage et de la positionner après la filtration par charbon actif en grain. Ainsi la quantité globale de micropolluants rejetés via les refus membranaires est moindre que celle prélevée dans le cours d’eau.

Quelle est la consommation de chacune des usines actuellement ? Et à l’issue de l’installation des membranes ?

Comme présenté lors du débat public, le traitement membranaire haute performance entraînera une consommation supplémentaire moyenne de 0,45 kWh/m3 sur les usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne.

Pour l’usine de Méry-sur-Oise, l’évolution de la filière membranaire de nanofiltration vers une filière membranaire haute performance entraînera une augmentation extrêmement contenue de 0,06 kWh/m3.Le tableau ci-après présente la consommation énergétique estimée sur chacune des usines avant et après la mise en œuvre du traitement membranaire haute performance pour une production annuelle de 275 millions de m(chiffre arrondi de la production des 3 usines principales en 2023) :

Globalement, l’augmentation de la consommation électrique pour le fonctionnement du traitement membranaire haute performance sera de l’ordre de 100 Gwh/an à l’échelle des usines du SEDIF.

À l’échelle du territoire du SEDIF, et sans nécessiter une modification du comportement des usagers, la distribution d’une eau moins calcaire limite l’entartrage des équipements électroménagers. Cet adoucissement de l’eau permet d’allonger leur durée de vie d’1 à 2 ans (selon l’équipement) mais aussi de réduire leur consommation énergétique de l’ordre de 119 GWh/an(résultat de l’étude In Extenso Innovation Croissance faite en 2023). Le projet du SEDIF, via l’adoucissement de l’eau induit par la filtration membranaire haute performance, est donc bien en adéquation avec les enjeux de sobriété actuels.

Quand aurions-nous des informations sur l’élimination du phosphore ? Le procédé m’intrigue en tant que professionnelle de l’eau.

Le procédé est un procédé classique de décantation lamellaire physico-chimique. Ce type de procédé, dont l’efficacité est éprouvée, est mis en œuvre sur les stations d’épuration par exemple.

Comment un investissement d’1 milliard d’euros peut-il être amorti par le délégataire en 12 ans ? Et payé par l’usager avec seulement 0,40 centimes d’euros de plus au m3 ?

Le montage retenu par le SEDIF s’appuie sur cette impossibilité du délégataire d’amortir sur la seule durée du contrat (12 ans) des installations dont la durée d’amortissement est calée sur 30 ans. Le montant versé par le SEDIF au délégataire correspond justement au règlement de la part non amortie de ces biens à son échéance, soit à leur valeur nette comptable au 31 décembre 2036.

Pour éviter l’important besoin de recettes qu’exigerait un paiement à cette unique échéance, les versements se font, en plusieurs fois, par anticipation, à l’issue de chacune des phases de mise en œuvre opérationnelle du projet. 

C’est ce mécanisme et son calendrier qui permettent de mieux lisser le recours à l’emprunt, et de maîtriser le besoin parallèle pour le SEDIF d’augmenter ses recettes permanentes, c’est-à-dire la part syndicale dans le tarif du prix de l’eau vendue aux usagers. L’augmentation liée à la mise en œuvre de ce projet demeure ainsi évaluée à 0,40 € par m3.

Quelle augmentation l’indexation du prix de l’eau sur l’inflation induira-t-elle ?

La réponse est dans la question : l’indexation du prix de l’eau sur l’inflation suivra la courbe d’évolution de celle-ci, plus mesurée sur les prochaines années à en croire les autorités compétentes.

Anticipation, inflation fondée sur quels critères et prévisions ?

L’inflation prise en compte pour réviser annuellement la part syndicale du SEDIF dans le tarif de l’eau potable sera celle annoncée par le gouvernement en appui du projet de loi de finances, elle-même appuyée sur les informations produites par l’Insee et la Banque de France. Elle est ainsi à date de + 1,8% en 2025 puis + 1,7% sur les 3 années suivantes. 

L’augmentation des tarifs est indiquée de 30 à 40 cts/m3/an. C’est toujours la même. Or le projet est passé de 870 millions à plus d’un milliard. Il y a une incohérence ?

L’augmentation prévisionnelle du tarif est établie sur la base d’une prospective plus globale, révisée annuellement, et dont les éléments d’entrée dépassent le seul cadre du projet de mis en place de la filière membranaire haute performance. 

Pour rappel, le volume d’investissement du SEDIF comprend également tout un programme d’investissement sur l’ensemble de son patrimoine industriel, ouvrages et réseaux confondus. Cette prospective intègre par principe une logique de coûts actualisés. La stabilité du coût pour l’usager est notamment autorisée par la recherche de financements par l’emprunt, présentant des conditions plus avantageuses (en matière de taux appliqués et de durée d’amortissement notamment) ce qui permet un meilleur étalement de la charge.